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La Maison Dumas
DE 1926 A NOS JOURS la Maison Dumas
MARCEL
Fils de restaurateur, Marcel Dumas voit le jour en 1895 à Annonay. Il connaitra la guerre en 1914. Traversant les lignes ennemies pour aller chercher le vin pour les troupes, il sera fait prisonnier par deux fois, s’évadant à chaque fois. Ses services lui vaudront la médaille militaire, et six citations à la croix de guerre. Avant 1926, il est ouvrier palissonneur dans plusieurs usines. Il est normal pour l’époque de changer de travail régulièrement, mais il est particulièrement mal vu, car il est représentant syndical et adhérent au parti socialiste.
Il est aussi mal vu par les ouvriers qu’il défend pourtant, car en tant que délégué syndical, il distribue les payes et les donnent directement aux femmes pour que les hommes ne les boivent pas !
De 1926 à 1936, il s’associe avec Messieurs Salabelle et Chabaud, pour créer la société Salabelle et Cie (fabrique de parchemins), Rue des Aygas dans le quartier de Cance à Annonay. Sa femme, Marie-Louise Pasquion, donne naissance le 25 novembre 1930, à son seul enfant André. Elle décèdera en 1939, et Marcel se remariera en 1941 avec Emilie Philippot.
Le 1er Août 1936, Marcel Dumas s’associe avec M. Fauriat, qui est réceptionnaire de peaux brutes pour la maison Escabas à Grenoble et M. Octruc de Romans. M. Fauriat s’installe à Annonay et prend en main la comptabilité. La nouvelle société, les Ets Marcel Dumas et Compagnie, installée dans un ancien tissage situé au cœur d’Annonay, au 2 La Combe du Prieuré emploie 18 personnes et fabrique du parchemin.
En 1939, c’est la guerre. La société devra son salut à la maison Provent de Lyon, qui ne peut plus fabriquer, et qui envoie ses peaux brutes à la Sté Marcel Dumas, qui les travaille. Comme beaucoup, cette maison ne reprendra pas son activité après la guerre.
En 1945, M. Fauriat meurt subitement. Sa femme quitte son emploi à la banque et prend la place de son mari au sein de l’usine. L’orthopédie, le luminaire et la musique constituent à l’époque les trois usages principaux du parchemin. Toujours actif, malgré une maladie des hanches qui le fait boiter et souffrir, Marcel Dumas est conseiller municipal d’Annonay en 1949, et il se présentera aux élections cantonales sous l’étiquette Parti socialiste SFIO. Il sera aussi président de l’UMAC, Union Mutuelle des Anciens Combattants, et recevra la légion d’honneur sous le mandat de M. Aimé, Maire d’Annonay.
ANDRE
Au retour de son service militaire, André vient épauler son père. En 1952, il construit sa maison à côté de l’entreprise, dans laquelle se situe maintenant le musée. Joueur de foot au Football Club Annonéen, il aime faire la fête. Joueur de saxophone, il enseigne la musique. En 1954, son père lui confie les Ets Dumas. En 1955, il épouse Yvonne CHABERT, qui lui donnera deux enfants, Corinne en 1957, et en 1963, Frédéric, qui ne connaitra pas son grand père, décédé au mois de mars.
En 1959, Gabriel Chabert, le frère d’Yvonne, vient travailler aux Ets Dumas. L’orthopédie décline, André maintient l’activité parchemin dans le luminaire et la peau de tambour. Comme son père, André passe beaucoup de temps au travail. En ville, il fait toujours ses courses en bleu. Les annonéens le surnomment « DUMAS peau de tambour », car il est seul fournisseur de la Garde Républicaine et exporte du parchemin musical dans le monde entier. Mais la récession de la demande va l’obliger à orienter la société vers d‘autres fabrications.
En 1955, il imagine, crée et développe une nouveauté, le tannage de peaux dont le poil ou la laine ont été conservés, donnant naissance à ce que l’on appelle de nos jours les peaux de décoration… c’est le grand boom de la décoration ! L’engouement pour ce genre de produit va induire tout d’abord la copie par les concurrents, puis la fabrication à l’étranger. Au cours des décennies qui suivent, les Ets Dumas passent insensiblement de fabricants à importateurs, en ce qui concerne le poil, tout en maintenant une fabrication de parchemin.
En 1987, pour son plus grand plaisir, son fils Frédéric exprime le désir de travailler avec lui dans son entreprise.FREDERIC
Très sportif, Frédéric se passionne pour le football, tout en pratiquant tennis, course à pied, ski, randonnée, korfbal et vélo. Après une année d’université, il a choisi de suivre les traces de son père et s’inscrit à Lyon en BTS Cuir à l’ESCEPEA, avant de rentrer, en 1987, dans l’entreprise pour l’épauler dans un premier temps. Ce seront quinze années de travail à deux pour faire prospérer l’entreprise. Travailleur et désirant progresser, il développe la branche décoration, ayant jusqu’à cinq employés. Frédéric est père de deux enfants, Lucile, née en 1991, et Victor né en 1995.
En 1996, lorsqu’il prend la succession de son père, la production de parchemin et de peaux ne représente plus que 5% de l’activité de la société. En France, les parcheminiers ne se comptent plus que sur les doigts d’une main, et ils ne sont pas plus nombreux aujourd’hui. Pour relancer le parchemin, il s’intéresse à tous les usages qui peuvent en être faits. Cette recherche va l’amener à côtoyer de nombreux métiers et endroits comme l’Ecole Estienne, l’Ecole Boulle, les milieux médiévistes, des enlumineurs et des calligraphes, des scientifiques et historiens du CNRS, la BNF, des conservateurs, des restaurateurs…
Amoureux de cette matière, il décide de relancer la production de parchemin, mais cette fois-ci destiné à des usages plus fins que la peau de tambour. Il se rapproche d’un confrère sur Levroux (36), Jean-Pierre Bavouzet, et après une formation chez lui, rachète son savoir-faire et sa clientèle, à son départ à la retraite, en 2004. A ce jour, l’activité « parchemin » des Ets Dumas ne cesse de croître et ses débouchés se sont grandement diversifiés.
Ces contacts ont peu à peu enrichi l’idée qui germe dans son esprit, « ouvrir l’usine familiale au public », afin de faire découvrir le parchemin.
Son ambition est de pérenniser la société familiale, d’embellir le musée, de le faire vivre en l’animant de stages divers et variés et d’y accueillir réunions, séminaires et conférences…
En 1999, Frédéric a fait part de cette idée à son père, mais celui-ci n’aura pas l’occasion de voir le projet final. André décède le 10 juin 2008, quelques jours avant le coup d’envoi des travaux. Frédéric est épaulé dans sa tâche depuis 2007 par sa femme et associée, Josiane Aubert, et le projet, ayant reçu le nom d’Espace Du Parchemin et du Cuir (EDPC), voit peu à peu le jour avec les ouvertures successives de ses diverses activités de 2009 à 2011.
Depuis décembre 2011, la Tannerie Parcheminerie Dumas est inscrite à l’inventaire des métiers d’art rares, et en décembre 2013, elle a reçu le label « Entreprise du Patrimoine Vivant ».