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La fabrication de nos parchemins
FABRICATION DU PARCHEMIN : Le parcheminier commence par acheter des peaux brutes
L’approvisionnement se fait soit directement auprès des abattoirs ou des volaillers, soit par l’intermédiaire de collecteurs de peaux brutes qui auront déjà classé les peaux par catégories, taille ou poids, et qualité. Les peaux brutes achetées sont livrées sous forme déshydratée, soit par salage (1), soit par simple séchage (2). 1.
2.
Ces peaux vont subir par étapes les opérations décrites ci-après, qui sont communes aux différentes branches des métiers du cuir comme la mégisserie et la tannerie, et qui vont durer au total de un mois à un mois et demi.
Première étape, le rognage, qui consiste à éliminer les parties superflues, comme pattes, tête, tétines, queue, excédents de graisse, quand cette opération n’est pas réalisée chez le fournisseur. Elle s’effectue soit manuellement avec une hache ou un couteau, soit mécaniquement avec une scie circulaire. Le but est de préparer la peau à la trempe.
Deuxième étape, la trempe ou reverdissage, qui assure la réhydratation de la peau et l’élimination des souillures telles que paille, crottes, urine et diverses substances solubles comme par exemple le sel de conservation. Cette opération dite de mise à l’eau prend de deux à cinq jours, suivant que la peau est séchée ou salée. On dit aussi « lancer une passe ». Une passe peut être constituée de 40 à 150 peaux, qui sont mises à l’eau dans un bassin statique (3), puis lavées dans une laveuse ou coudreuse (4 et 5), dans lesquelles les peaux sont agitées. L’opération peut être activée par la chaleur, ou par l’utilisation de produits tensioactifs dits mouillants.
3. 4. 5.
Troisième étape, l’écraminage, écharnage léger pratiqué avec une écharneuse (6), qui permet d’enlever le plus gros de la chair et favorise l’action de la chaux qui sera employée plus tard.
Quatrième étape, l’enchaucenage (7), qui consiste à étaler du côté chair, une pâte appelée enchaux, constituée de chaux, de sulfure de sodium et d’eau, qui va déstabiliser en premier lieu les kératines du poil, mais qui pourrait déstabiliser les protéines de la peau si cette opération n’était pas stoppée au bout de cinq heures maximum.
Cinquième étape, l’épilage (8). La peau est étendue sur un chevalet, poils apparents. Avec un outil incurvé non coupant (couteau à ébourrer), le poil est enlevé. Cette opération peut aussi être réalisée mécaniquement avec une dépoileuse ou délaineuse.
Sixième étape, le premier pelain ou pelannage (9) qui consiste à déstabiliser les fibres de collagène constituant le derme, en laissant tremper les peaux pendant dix jours dans un bain d’eau et de chaux. Cette étape permet aussi de dégraisser la peau.
Septième étape, l’écharnage, pratiqué de nouveau avec une écharneuse réglée plus serrée.
Huitième étape, l’ébourrage, qui se pratique de nouveau sur un chevalet (10) à l’aide du couteau à ébourrer, et qui permet de décrasser la partie externe de la peau appelée le côté fleur.
Neuvième étape, le deuxième pelain ou pelannage,qui termine la déstabilisation des collagènes et le dégraissage.
Dixième étape, rinçage agité dans un foulon (11) pendant quinze minutes, aussi appelé rinçage à l’eau claire. La peau brute de départ est maintenant transformée en ce que l’on appelle une peau en tripe (12).
Onzième étape, le blanchiment. C’est une étape facultative, suivant le résultat final de coloration que l’on veut obtenir. Les peaux sont mises à tremper pendant une journée dans un bain d’eau et d’eau oxygénée, qui les éclaircit.
Douzième étape, la mise au vent qui essore et ouvre les peaux.
Treizième étape, le cadrage, qui peut être réalisé de trois manières différentes :
- à la pince : les peaux sont tirées avec des pinces sur un cadre métallique (13 et 14).
- au picot : les peaux sont étirées et clouées sur un cadre en bois à l’aide de picots (15 et 16).
- à la ficelle : les peaux sont étirées sur une herse à l’aide de ficelles et de brochettes maintenues par des chevilles (17). Dans ce cas, un nouvel écharnage est pratiqué à la main avec un autre couteau à écharner coupant, en forme de demi-lune (18), suivi d’un essorage des deux côtés de la peau et d’une mise en tension finale.
Quatorzième étape, le séchage, dont la durée dépend de la température et de l’humidité de l’air ambiant (19 et 20).
Quinzième étape, le ponçage, pratiqué au papier de verre (21), à la machine ou à la main.
Seizième étape, humidification des peaux et ultime tension.
Les peaux parcheminées sont stockées dans un endroit sec, en attente d’utilisation (22).
Il est important de noter que le parcheminage n’est pas irréversible puisque l’on peut de nouveau mouiller un parchemin et le tanner pour en faire du cuir.
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Peaux brutes : Terme employé pour une peau qui vient d’être ôtée de l’animal et qui n’a subi aucun traitement, si ce n’est le séchage ou le salage pour sa conservation.
Volaillers : Abattoirs spécialisés dans l’abattage des volailles, du gibier et des petits animaux tels que le chevreau.
Collecteurs de peaux brutes : Sociétés qui achètent des peaux brutes à tous types d’abattoirs et les proposent classées par lots.
Mégisserie : Etablissement qui pratique une forme de tannage appelée le mégis, appropriée aux petites peaux (agneau, chevreau), pour donner des peaux très souples utilisées par exemple en ganterie.
Ouvrir une peau : Aplanir une peau en l’étirant, ce qui l’essore en même temps.